L'homéopathie en mouvement

La prescription homéopathique Uniciste

INTRODUCTION

N’ayant pas découvert l’homéopathie à la place de Samuel Hahnemann[1], j’ai toujours pensé que la démarche rationnelle pour débuter en homéopathie consistait à étudier ses idées et ses publications. N’apprend-t-on pas d’abord les bases avant tout autre chose? Cette question est moins anodine qu’il n’y paraît, mes statistiques personnelles montrent que moins de 1% des médecins se disant homéopathes ont étudié Hahnemann…

Dr. Constantin Hering.

A la façon de Hering[2], je n’ai jamais accepté une idée quelle qu’elle soit sans l’avoir essayée avant toute chose par moi-même. Cet état d’esprit parfois rebelle (paix à mes pauvres professeurs de la Faculté), mais toujours indépendant, qui consiste en somme à retrousser ses manches pour plonger les mains dans le cambouis me semble un préalable absolument nécessaire pour progresser dans le domaine qui est le nôtre. Cependant l’horizon de la connaissance recule toujours et la compréhension complète de la pensée du fondateur me semble exclue.

Je me demande aujourd’hui si l’étude de l’homéopathie n’est tout simplement pas une tâche qui dépasse le cadre d’une vie humaine. En fait je me représente mentalement l’homéopathie comme une immense montagne à escalader. Le panorama du Mont Blanc suscite en moi cette même émotion : quelque chose de grand à couper le souffle mais qui reste quasi inaccessible, chaque nouveau sommet gravi en découvrant un nouveau.

En jetant un regard sur les 25 dernières années, force m’est en effet de constater combien ma pratique s’est profondément modifiée au fil du temps, forgée par les échecs et les réussites. D’ailleurs la pensée de Hahnemann n’a cessé d’évoluer et de mûrir tout au long de sa vie d’études. La lecture patiente de ses cas cliniques parisiens a achevé de me convaincre que c’était un libre penseur ayant voulu tout essayer avant de se forger une opinion, les témoins attestent par exemple que c’est « au terme d’innombrables essais et expériences qu’il a fini par s’estimer satisfait de son nouveau système de préparation » baptisé maintenant « échelle quiquagenta-millésimale » (dilutions dynamisations par 50’000, ou LM).

Si au cours d’une existence, la perception de l’homéopathie évolue, on peut légitimement se demander s’il n’existe pas autant d’homéopathies que d’homéopathes. C’est sans doute un bien dans la mesure où la prescription doit demeurer essentiellement une démarche artistique. Mais la diversité présente le danger de tourner rapidement à l’hétéroclite si on ne s’efforce pas de dégager les règles qui régissent la prescription. Je vous propose donc un petit tour d’horizon de ces quelques règles de base qui nous fournissent un sens et une direction.

SYSTÈME OU MÉTHODE ?

C’est Jahr qui enseigne que contrairement à un système dont les règles se déduisent d’un énoncé principal (du type e = mc2), l’homéopathie est une méthode construite par la juxtaposition d’énoncés – constituant ainsi un édifice cohérent et harmonieux.

Certains m’étonnent en voulant bien accepter l’idée de l’infinitésimal ou du principe de similitude, mais sans vouloir entendre parler du reste. Tout comme d’autres s’accaparent un fragment des découvertes de Hahnemann pour l’ériger en un système limité dont ils sont les « fondateurs ». Comme quoi il est toujours nécessaire de s’imbiber du premier paragraphe qui reste encore et toujours d’actualité :

1 – La plus haute et même l’unique vocation du médecin est de rétablir la santé des personnes malades, c’est ce qu’on appelle guérir.

Sa vocation n’est pas de forger de prétendus systèmes, en combinant des idées creuses et des hypothèses sur l’essence intime du processus de la vie et de l’origine des maladies dans l’intérieur invisible de l’organisme (ambition qui fait gaspiller à tant de médecins leurs forces et leur temps).

Sa vocation ne consiste pas non plus à chercher par d’innombrables tentatives d’expliquer les phénomènes morbides et la cause prochaine des maladies, etc., qui leur est toujours restée cachée.

Son but ne vise pas davantage à se prodiguer en paroles inintelligibles et en un fatras d’expressions vagues et pompeuses, qui veulent paraître savantes afin d’étonner l’ignorant, tandis que les malades réclament en vain des secours !

C’est en constatant l’échec de l’enseignement durant 16 années que j’ai bien dû réaliser l’évidence : on ne peut pas former d’homéopathe qui n’ai clairement compris l’Organon. Autrement, il n’est qu’une coquille creuse, qui prescrit telle chose un jour, telle chose un autre, changeant de système au gré des modes et des envies. Il n’est qu’une pâle carcicature du véritable homéopathe qui a effectué le profond changement de paradigme requis. C’est ce constat qui m’a conduit à ouvrir la première formation dédiée à l’étude exhaustive de l’Organon, sur Planète Homéo. Ne soyons donc pas effrayés d’entreprendre cette lecture, elle en vaut la peine ! Il est fondamental d’étudier tous les paragraphes de l’Organon, tout comme on étudie toujours en physique les découvertes de Galilée, Newton et d’Einstein.

L’étude de l’évolution de la pensée de Hahnemann à travers les éditions successives jusqu’au 6ème Organon (ainsi que son satellite « Les maladies chroniques »[3]) est tout aussi enrichissante.

On peut noter ainsi que la quatrième édition de l’Organon marque la volonté de Hahnemann de limiter par un cadre strict la pratique de son nouveau système. C’est notamment là qu’il fixe comme limite arbitraire aux dilutions la 30ème, et qu’il donne des règles assez rigoureuses limitant la répétition de la dose. Ce n’est qu’après bien des recherches que paraîtra la 5ème édition qui libèrera quelque peu ces restrictions avant que la 6ème ne les abolisse complètement grâce à la mise au point de la prescription en phase liquide.

LES QUATRE POINTS CARDINAUX

Afin de rester didactique, j’épargne au lecteur le long processus de recherche et de réflexion qui a amené Hahnemann à ces points qui représentent l’aboutissement d’une vie d’études et de remise en cause incessante.

Par exemple, on peut lire un échange épistolaire entre Hahnemann et Boenninghausen dans lequel est soulevée l’idée de la polypharmacie (avancée initialement par Aegidi). Devant l’enthousiasme initial du baron, que le fondateur tenait à juste titre en haute estime, Hahnemann déclare qu’il va procéder à des essais et qu’il se prépare à publier l’idée de prescrire plusieurs médicaments à la fois sous la forme d’une note au prochain Organon. L’idée était de « boucher les trous » dans la prescription à l’aide de deux médicaments ou plus, pour mieux couvrir l’ensemble de la symptomatologie du cas. Au fil des courriers et des expérimentations, les deux hommes déchantent bientôt trouvant le procédé très aléatoire et peu reproductible. Je le répète, loin de toute pensée dogmatique, Hahnemann a tout exploré, tout essayé. Étudier son expérience c’est pour moi gagner du temps dans la mesure ou les préceptes d’Hippocrate demeurent toujours vrais :

La vie est courte,
L’Art est long,
Le jugement difficile.

Pour résumer l’enseignement de Hahnemann, l’homéopathie repose donc sur quatre points angulaires, tous mutuellement liés.

1. Similitude, loi des semblables. Individualisation
2. Dose dynamisée
3. Remède unique
4. Quantité minimale

Je ne développerai pas ici le point concernant la quantité minimale, notons seulement que la phase liquide représente l’apogée de la pensée Hahnemannienne dans le domaine de la posologie, permettant d’adapter finement la quantité de médicament à la sensibilité du sujet, ce qui est parfaitement impensable en dose sèche. Soulignons l’erreur de Kent qui a été retransmise de génération en génération : contrairement à ce qu’il enseigne, la quantité de dynamisation compte énormément.

Reste finalement une question qui étonne toujours : comment prescrire d’après l’individualisation du cas un seul médicament qui présente une similitude suffisante pour amorcer le processus de guérison.

L’UNICITÉ DU MALADE

Ce qui fait l’originalité de la démarche homéopathique par rapport à la vielle école c’est de considérer le patient comme un tout et surtout de disposer des moyens de le traiter comme tel.

Déjà les expérimentations des médicaments sur l’homme sain avaient montré à Hahnemann qu’une substance quelconque perturbe la totalité de l’organisme, provocant la survenue de symptômes au niveau de tous les organes. Il est donc parfaitement arbitraire de parler d’effets secondaires comme on nous l’enseigne à la Faculté, car en réalité toute drogue agit sur la totalité.

La pensée homéopathique s’écarte complètement de la démarche réductionniste habituelle qui a amené la médecine classique à mettre au point autant de drogues qu’il y a de mécanismes physiopathologiques à combattre. Chaque découverte au niveau du fonctionnement chimique ou cellulaire de l’organisme amène 10 ou 100 nouvelles interrogations. Année après année, on s’éloigne de plus en plus du patient pour se spécialiser dans la fonctionnement des organes, l’horizon ne cessant de rétrécir. En réalité on ne peut considérer le patient autrement qu’une « boîte noire » recevant des influx de l’extérieur et y réagissant à sa propre manière. Ceci rejoint certaines découvertes mathématiques assez récentes qui démontrent qu’un système même composé d’un nombre infini de sous-systèmes obéit toujours in fine à des règles simples.[4]

« La science du chaos séduit aussi parce que c’est une science du global qui abat les cloisons entre diverses disciplines. Elle rassemble des chercheurs d’horizons différents et va contre la tendance à la spécialisation outrée qui caractérise certains domaines de la science contemporaine. Elle est attrayante parce qu’elle fait s’écrouler le bastion du déterminisme et rend à la libre volonté sa première place. C’est au surplus une science holistique qui considère le tout et fait battre en retraite le réductionnisme. Le monde ne peut plus être expliqué seulement par ses éléments constitutifs (quarks, chromosomes, ou neurones) mais doit être appréhendé dans sa globalité »[5]

Considérons cette patiente qui consulte pour des maux de tête. Au terme d’un bilan soigneux, on pourra déterminer qu’elle est migraineuse. On lui prescrira quelque chose en fonction. Jamais elle ne sera débarrassée de ses maux de tête, mais, en nous plaçant d’un point de vue heureux qui est loin d’être le cas de la majorité, tant qu’elle absorbera régulièrement son traitement, elle pourra espérer un mieux. Cependant, l’hiver arrive et comme ses rhumatismes la font souffrir de nouveau, elle retourne consulter. On ajoute alors à son traitement quelque anti-inflammatoire qui pourra éventuellement la soulager. Malgré tout, son état général ne s’est pas amélioré d’année en année : elle prend froid au moindre courant d’air et tout l’hiver elle traîne d’une cure d’antibiotiques à une autre du fait de sa sinusite chronique. Finalement le printemps arrive, alors il faudra qu’elle aille consulter pour son rhume des foins.

Nous touchons là aux limites du traitement classique qui est basé sur un double paradigme :

1. Réductionniste, et
2. Physiopathologique.

En prenant un tout petit peu de recul, chacun aura compris que les traitements administrés ne font que pallier des symptômes qui eux-mêmes ne représentent que l’expression parcellaire d’un tout qui est déréglé.

LES LIMITES DU RÉDUCTIONNISME

Le paradigme réductionniste dont a hérité la médecine classique, repose sur l’idée qu’il suffit de décortiquer de plus en plus chaque rouage pour finir par répondre à toutes les questions. C’est ainsi que l’on a distingué les organes, les parties des organes, les cellules, les organites intracellulaires, les substances chimiques synthétisées par les cellules, etc. À chaque question à laquelle on répond, se posent cent nouvelles. À chaque fois que l’on progresse, l’horizon diminue de plus en plus puisque l’on étudie un fragment toujours plus petit (c’est ce que l’on nomme en sciences physiques « l’entonnoir réductionniste »).[6]

En médecine, on tente de déterminer ainsi ce que l’on appelle le mécanisme physiopathologique d’une affection. Dans le cas de notre migraineuse, c’est une dilatation des vaisseaux sanguins qui provoque la douleur. Il suffira de contrecarrer cette dilatation à l’aide d’une substance qui force le vaisseau à se contracter (d’autres approches physiopathologiques sont aussi possibles comme par exemple la prescription de bêta bloquants et souvent le traitement adopté dépend du choix arbitraire du praticien).

Avec un œil critique, on finit par comprendre que cette attitude n’apporte rien de durable ni de satisfaisant. En premier lieu, personne ne répond à la question “pourquoi les vaisseaux de cette patiente se dilatent-ils ?”, ensuite, du moment que d’autres patients ne présentent pas ces symptômes c’est qu’il doit exister un mécanisme de régulation qui est ici mis en défaut. Substituer à un mécanisme naturel défaillant une drogue et son cortège d’effets généraux dans tout l’organisme ne semble pas être une solution à terme. L’étude du fonctionnement physiologique de l’organisme est passionnante en tant qu’étude scientifique car toute connaissance est bonne à prendre, mais elle aboutit à une impasse dès lors qu’il s’agit de soigner les malades. La médecine classique se conçoit idéalement dans tous les cas qui nécessitent une palliation, mais par définition, elle ne peut en aucun cas procurer de guérison (le terme guérir étant d’ailleurs banni du vocabulaire médical et réservé aux “charlatans”) car elle oppose une vision fragmentaire et utopique à un phénomène dont la nature touche la totalité du patient.

Nous voyons donc que les principes homéopathiques sont parfaitement adaptés

1. à la réalité clinique du patient qui forme un tout
2. à la nature de l’action de toute substance médicinale qui perturbe la totalité de l’organisme.

Le principe de similitude aide à trouver une substance qui ressemble dans ses manifestations à tous les symptômes du patient. Lorsque la ressemblance est suffisante (nous appelons cela l’homéopathicité), l’ensemble des symptômes régresse et finit par disparaître, ce qui est complètement impensable avec l’ancienne thérapeutique. Ce principe de la globalité du patient est en avance de plusieurs siècles sur le paradigme dominant actuel.

Qui plus est, le propre de toute science est de permettre de prédire les phénomènes dans la mesure où l’on connaît les lois qui les régissent. La mécanique céleste a connu son couronnement lorsque le retour de la comète de Halley a été prévu avec exactitude, et lorsque les anomalies de l’orbite d’Uranus permirent à Le Verrier de calculer la position de Neptune. La prédiction de la valeur de la perturbation du périhélie de Mercure (dont la mécanique classique ne pouvait rendre compte autrement que par la présence d’une planète pourtant introuvable) par la relativité a été regardée comme une preuve éclatante de la validité de la théorie.

De la même façon, un médecin homéopathe étonne souvent ses patients en étant capable de déterminer l’existence de bien des symptômes uniquement d’après les quelques premiers signes qui lui sont donnés. Prenons le cas de cette jeune fille de 20 ans qui consulte pour de l’eczéma des mains. Elle a un regard doux et timide, d’ailleurs elle rougit assez facilement. Ces seuls signes doivent faire évoquer Pulsatilla. Dans ce cas, on peut par exemple s’informer sur la date des premières règles (80% de chances qu’elles soient arrivées très en retard, 20% au contraire très tôt). On apprend alors que son gynécologue lui a prescrit un traitement hormonal car à 18 ans ses règles n’arrivaient toujours pas. Il est alors simple d’explorer un peu les goûts alimentaires et de prévoir qu’elle n’aime pas la viande (mais ceci est peu significatif, beaucoup de femmes ne sont guère carnassières), et surtout qu’elle a horreur du gras. A l’évocation de cette pensée, elle fait une grimace de dégoût. À partir de là, il est mathématique de prédire qu’aucun autre remède ne peut être prescrit que Pulsatilla. Il est facile de s’assurer que la patiente est d’un naturel très frileux mais qu’elle ne supporte pas la chaleur ; elle aime aller au plein air mais tout en étant bien couverte ; le soir en se couchant, elle a très froid, il lui faut des chaussettes, mais plus tard elle doit sortir les pieds du lit ; d’ailleurs il est très probable que dans un passé récent elle dormait encore sur le ventre, mais maintenant elle dort sur le côté, avec les genoux fléchis ; etc.

 

CONSÉQUENCES DU PRINCIPE D’UNICITÉ

La vérification quotidienne de ce genre de faits implique que :

-L’organisme forme un tout indivisible

-Un seul médicament homéopathique doit être prescrit à la fois, celui qui correspond à ce tout déréglé dont les organes ne sont qu’une expression fragmentaire

-L’indication du médicament peut être posée très rapidement. Mes étudiants apprécient beaucoup la notion de portrait minute des remèdes qui permet de diagnostiquer très rapidement un médicament.

La prise en compte de l’ensemble des symptômes est une nécessité qui correspond à l’unité de l’organisme. Avec le progrès de nos connaissances en embryologie, nous commençons seulement à avoir une petite idée du niveau d’intégration et d’interdépendance entre toutes les cellules et tous les organes d’un être vivant. Ce n’est que très récemment que l’on a réalisé que toutes les lignées cellulaires contribuent à la formation de tous les organes ainsi que le très grand nombre de types cellulaires présents dans l’organisme. De plus, on commence seulement à entrevoir la grande redondance du codage des gènes.

Ces découvertes ont deux implications directes. L’une en biologie : il devient très difficile d’expliquer l’évolution des espèces par la seule sélection naturelle basée une mutation d’un gène au hasard ; sujet passionnant s’il en est. L’autre en médecine : il n’est plus possible de considérer ni de traiter un organe comme s’il flottait dans le néant, déconnecté du reste de l’organisme.

Chaque symptôme présent sur un organe ne peut plus dès lors être regardé comme autre chose que l’expression localisée d’un dérèglement général, comme l’enseigne Hahnemann.

C’est à chaque praticien de se familiariser avec la matière médicale, afin d’utiliser avec un sens artistique le répertoire. Il faut aussi beaucoup de sens clinique, et de tact psychologique parfois pour parvenir à entrer en relation avec le patient et comprendre quelle est sa souffrance.

153.- La comparaison de l’ensemble des symptômes de la maladie naturelle avec la liste des symptômes pathogénésiques de médicaments bien expérimentés, est, il est utile de le répéter, la condition sine qua non pour trouver, parmi ces derniers, une puissance pharmacodynamique similaire au mal à guérir. Mais il faut surtout et presque exclusivement, dans la recherche du remède homéopathique spécifique, s’attacher aux symptômes objectifs et subjectifs caractéristiques :

les plus frappants,
les plus originaux,
les plus inusités, et
les plus personnels.

Ce sont ceux-là principalement qui doivent correspondre aux symptômes très semblables du groupe appartenant au remède à trouver, pour que ce dernier soit celui qui convienne le mieux à la guérison.

On remarquera que Hahnemann aurait pu baptiser son nouveau principe homéo-thérapie, c’est à dire soigner par les semblables. Il a préféré utiliser le terme qui signifie souffrance semblable, ce qui est lourd de signification.

 

POUR CONCLURE

Malgré le nombre impressionnant de « découvreurs » de nouveaux systèmes, plus ou moins dérivés de l’enseignement de Hahnemann, on remarquera que ne survivent dans les mémoires que ceux qui ont suivi le chemin défriché par celui-ci dans l’Organon, ce qui est sans doute un signe de vérisimilitude comme dirait Karl Popper.[7] En effet, Popper a résolu le problème du pessimisme de Hume en démontrant qu’on ne pourrait certes jamais prouver la véracité d’une hypothèse scientifique mais que sa résistance à la réfutation constitue une démonstration de plus en plus satisfaisante qui risque de la faire se rapprocher de la vérité, ce qu’il appelle vérisimilitude.

 

Pour terminer permettez-moi de citer le paragraphe 3 de l’Organon :

3. – Si le médecin perçoit clairement ce qu’il faut guérir dans les maladies, c’est-à-dire dans chaque cas morbide individuel, lorsqu’il connaît d’une façon évidente les propriétés curatives des médicaments, ce que chaque médicament est capable de guérir,

Si d’après des principes clairement définis il sait appliquer ce qu’il y a de curatif dans les médicaments à ce qu’il a reconnu d’indubitablement morbide chez le malade de telle façon que la guérison doive s’ensuivre, c’est-à-dire:

- a) s’il sait appliquer convenablement à chaque cas particulier le remède le mieux approprié selon son mode d’action,
- b) préparer celui-ci exactement selon la façon requise),
- c) estimer la quantité (dose) et la qualité (dynamisation),

s’il connaît enfin, dans chaque cas, les obstacles à la guérison: (manque d’hygiène, indispositions, corps étrangers, calculs, malformations, traumatismes, etc…(trad – § 7a) -trad.), et sait les écarter pour que le rétablissement soit permanent, alors il sait agir d’une manière judicieuse, conforme au but qu’il se propose d’atteindre, alors seulement il est un médecin digne de ce nom, un maître de l’Art de guérir. (voir § 71)

Edouard Broussalian

 

[1] Voir Organon, 6ème édition, Traduction Schmidt et Künzli. Editions Similia.

[2] Voir THE ORGANON, 1878, Vol2. Réédition HLP Editions 2013.

[3] Les Maladies Chroniques, Traduction Pierre Schmidt. Editions Maisonneuve.

[4] Stewart, Dieu joue-il aux dés ?, Champs, Flammarion.

[5] Trinh Xuan Thuan, Le chaos et l’harmonie, Folio Essais.

[6] Barrow, John. D., La grande théorie, Champs, Flammarion.

[7] Popper, Karl, Conjectures et réfutation, Payot.

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